vendredi 12 novembre 2010

septembre :

En ce premier jour de septembre, les ados n’étaient que deux ! Plus les semaines passent moins elles participent ! seraient elles touchées par une quelconque épidémie curieuse? je ne comprends pas cette démotivation ! Sr Marie-Laure est de retour au bout d’un mois d’absence. Elle était rentrée en Europe, faire le tour des autres maisons de la Communauté et je pense surtout pour voir le modérateur de la Communauté.

Jeudi 2 septembre, une après-midi sans problème. Nous avons eu quelques difficultés avec Mauricio 5 ans, c’est un garçon adorable ! rien que physiquement nous avons envie de lui faire des bisous et on sait qu’il n’a pas envie de nous décevoir. Certes il a quelques problèmes avec l’obéissance comme chaque enfant de la crèche mais il fait surtout de la sur-activité : il ne peut pas rester assis sur sa chaise 10 minutes. Il est obligé de se lever, de crier, d’embêter les autres mais je vois bien qu’il est différent ! les autres enfants ont la capacité de rester assis durant 1heure, lui non ! c’est impossible ! nous pouvons lui demander gentiment de rester assis ou nous fâcher, 2 minutes après il est de nouveau debout à faire ce qu’il a envie de faire ! c’est trop lui demander que de rester assis. Il est le premier à vouloir nous aider, à courir dans nos bras, je l’aime beaucoup mais je ne sais pas comment faire pour essayer de le canaliser ! Ce n’est pas tous les jours facile car parfois nous manquons de patience avec lui. Alors si certains ont des idées ou des conseils...

Vendredi 3 septembre, Talita n'accueille pas aujourd'hui.

Samedi à mardi : Sr Madalena, il y a quelques temps, m’avait proposé de suivre la retraite de guérison intérieure.
Chacun de nous a une histoire, plus ou moins facile, avec des joies, des peines, des blessures causées par des personnes quelles soient de notre entourage ou non. Ces blessures ont des répercussions sur notre façon de vivre et de nous comporter au moment présent et futur. Certaines de ces blessures peuvent être conscientes (10%) ou inconscientes (90%). Aujourd’hui nous mettons trop souvent un système en nous de refoulement, et de mode de contrôle de sécurité intérieure qui fait que nous pensons que nous n'avons aucun « problème » puis vient le jour où plus rien ne va et on se retrouve face à notre histoire à nos blessures passées accumulées que nous soyons catholiques ou non. L’être humain a été fait avec un cœur et une intelligence ! Parfois on peut aller voir un psy « se faire suivre » mais parfois rien ne fait car il y a des choses tellement profondes que seul Dieu peut venir nous guérir, Il nous connaît mieux que nous même car c’est Lui qui nous a créé. Peut être que certains se diront mais si on ne croit pas, comment fait-on ?! As tu déjà demandé à Dieu de se manifester à toi ? Es tu déjà rentré dans une église en disant « mon Dieu si c’est toi qui m’a créé et véritablement tu existes alors montre le moi ! » Je suis persuadée qu’Il te répondra car Il est ton Père dans les cieux, et quand un enfant demande à son Père de lui montrer qu’il l’aime en général il lui montre ; alors dis-toi que Dieu est bien plus qu’un père terrestre ! Alors reprenons, samedi soir je suis allée voir sr Madalena lui disant « écoutez ma sœur sincèrement je ne pense pas avoir besoin de faire cette retaite ! » Mais je lui dis « mais bon comme les enseignements sont intéressants j’aimerais continuer à assister aux enseignements », elle me dit « pas de problème ! » Vendredi soir c’était l’introduction, samedi, le thème portait sur « être fils ou fille de Dieu » parallèle entre notre Père du ciel et notre père terrestre, l’importance et la « fonction » du père. Le thème du dimanche matin portait sur la maternité, parallèle avec Marie la mère de Jésus, notre Mère du Ciel et notre mère terrestre, période durant la gestation, l’arrivée du nouveau né, les premières années, la fonction. L’après-midi était consacrée à « la grâce d’être homme et la grâce d’être une femme », le lundi était sur le pardon, don gratuit mais difficile à donner, être pardonné, pardonner et se pardonner sont trois choses différentes et complexes. Le pardon est primordial pour avancer dans la vie et l’après midi portait sur la généalogie familiale. Et dernier jour mardi matin : « choisir la vie » ! Cela vous paraît peut être un peu psycho, mais la sœur donnait des exemples de la vie quotidienne et chacun était rejoint par ce qu’elle disait.
mercredi 8 septembre : Aujourd’hui j’étais très fatiguée et en plus j’avais de très fortes douleurs musculaires dans le cou et je me suis demandée si j’allais pouvoir monter à la crèche. Le frère est venu annoncer aux enfants ses 10 jours d’absence. Sœur Paula viendra avec nous pendant cette période. Sœur Paula est restée avec moi, nous étions avec les moyens et les grands. Je pensais qu’elle allait exercer l’autorité mais non au contraire elle m’a laissé tout faire et lorsqu’il fallait prendre une décision elle me demandait. L'exercice de l'autorité est important pour moi et pour les enfants, j’apprends là aussi à avoir de l’autorité. J’ai beaucoup aimé encore cette après-midi même si ce fut difficile avec André un garçon de 5 ans qui est très très très capricieux, je l’ai sorti de la salle, j’ai parlé avec lui et puis je l’ai laissé. Peu après, il est revenu dans la salle, seul et a fait ce que je lui avais demandé. J’espère que sa période capricieuse va vite passer. Vu mon état de fatigue aujourd'hui, je ne pensais pas rester aussi patiente, comme quoi Dieu nous donne chaque jour un peu de ce que nous avons besoin. Je suis toujours gaga de voir les enfants jouer dans la salle de jeu, ils sont heureux, jouent ensemble, s’inventent un imaginaire parfois violent.

Jeudi 9 septembre : Après-midi épuisante, je suis restée seule avec les moyens, ils n’étaient que trois ! je pensais que tout se passerait sans problème mais j’avais oublié Mealane dont j’ai déjà parlé ! J'étais très triste car elle n’arrivait pas à faire son activité de mathématiques, je voulais l’aider mais dés que j’essayais et qu’elle faisait une erreur, elle se roulait par terre en s’énervant ! Ensuite elle n’a plus voulu continuer et a pincé et craché sur Carina puis a insulté la maman de William. Ici la loi c’est « œil pour œil, dent pour dent », elle s’est donc vite retrouvée prise par les coups et la vengeance de Carina et de William. Alors elle s’est mise à pleurer. En temps normal, j’ai horreur de voir les enfants pleurer mais avec les enfants d'ici c’est encore plus difficile pour moi ! mon cœur se tord en deux ! Ces pleurs n’étaient pas du caprice ou de la vengeance, c’était plus profond. Alors pourquoi va-t-elle chercher les enfants pour se faire taper ? Une manière de montrer qu’elle est là ? Que vit elle chez elle ? je n’en sais rien, mais vu son regard, sa manière de se comporter, de rejeter les personnes tout en se faisant remarquer pour être regarder ! qu’est ce que ça veux dire ? Depuis peu, je commence à dire à certains enfants que je les aime et qu’ils ont un Père et une Mère au ciel qui les aime, et je prie avec eux, du moins c’est moi qui prie à côté d’eux ! Dire je t’aime à quelqu’un n'est pas habituel pour moi, pas plus que d'appeler les enfants par des noms affectueux mais ici, les surnoms affectieux sont très répandus comme par exemple « tia », « ma chérie », « mon amour », mon cœur », « mon roi, ma reine, ma princesse, ma fleur » etc …
Je crois que nous avons autant à faire en psychologie qu’en soutien scolaire il y a du travail ! Aujourd’hui, lors de la messe j’étais frappée par le psaume et l’évangile. J'aime beaucoup le psaume 138 (139) ainsi que le psaume 22.
L’evangile selon St Luc 6.27-38 très intéressant : « Jésus déclarait à la foule : « Je vous le dis à vous qui m’écoutez : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. A celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre. A celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pêcheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez vous attendre ? Même les pêcheurs en font autant. Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu’on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pêcheurs prêtent aux pêcheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu Très-haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
Lorsque je lis ce passage, je réalise que j’ai pas mal de travail à faire sur moi, et en plus ce n’est pas un travail facile ! aimez ces ennemis : c’est beau de le dire mais après de le faire c’est plus compliqué… mais je vais tacher de faire des efforts concrets pour améliorer ce point là.

Vendredi 10 septembre : Un terrain de la communauté est loué à une personne pour qu’il puisse mettre ces bêtes, il y a un cheval, 2 vaches et il y avait une quinzaine de moutons. Pour aller à la crèche nous passons par ce terrain, depuis peu les moutons ne sont plus là, ils avaient la fâcheuse manie de venir dans la communauté, alors parfois durant la messe, ou le repas ou encore le matin à 6H on entendait bêler juste en dessous de nos fenêtres de chambre, ça m’étais un peu d’ambiance ! Cette après-midi, j’ai vu entrer la vache par le portail qui sépare la crèche et le terrain, la voyant arriver et sachant les enfants proches je me suis mise devant la vache à 2-3métres d’elle ! Je n’étais pas très rassurée, et elle a commencé à avancer vers moi ; c’est là que j’ai pris peur devant une énorme vache de plusieurs kilos suivie du cheval ! Conclusion : Nous avons passé la fin de l’après-midi à courir après les enfants pour qu’ils n’effrayent pas la vache mais avec leurs cris la vache est devenue hystérique ! tout le monde s’est enfermé dans les salles jusqu'à ce qu’elle retourne dans le terrain. Encore une journée mémorable ! Aujourd’hui nous avons regroupé tous les enfants et avons prié avec eux. Et ensuite on les a laissé jouer dans la salle de jeux. Ce n'était pas une très bonne idée, il aurait été préférable de les laisser dans le parc et d’autres au foot mais il pleuvait alors on a fait avec les moyens du bord ! c’est très intéressant de voir les enfants jouer ils révèlent à travers le jeu leur quotidien ; combien j’en ai vu se faire un pistolet et le coller sur la tempe d’un autre ! en général, nous ne les laissons pas faire. Les garçons peuvent jouer à autre chose qu'au « pan pan ».
Depuis le début de la journée je suis prise du nez et également de la gorge, ce soir les douleurs sont dans le cou et plus le soir avance plus les douleurs se font sentir des pied à la tête. Je crois que j’ai la grippe, avec une forte fièvre !

Samedi 11 septembre : Je suis fixée : j’ai bien la grippe avec les symptômes qui s’imposent ! Une journée pas très intéressante en perspective, moi qui voulais sortir changer d’air. Depuis mon retour de Rio, je n'ai pas quitté les murs de la communauté.

Dimanche 12 septembre : 2ème jour au lit ! heureusement j’avais apporté quelques médicaments ! Et visiblement les virus brésiliens n’ont pas l’habitude des médicaments européens. Ce soir je vais déjà beaucoup mieux.
Marcio est de retour ! il a passé 2 ans dans une maison de la communauté en Europe ! c’est la joie !


Mardi 14 septembre : Après-midi très difficile ! ils n’ont pas arrêté de se frapper, de s’insulter. Mealane et Ana Paula ont tiré les cheveux et frappé les autres enfants et ensuite elles sont allées se plaindre à leur mère. En réponse les mamans ont encouragé leurs enfants à faire de même « on t’a frappé alors fait de même » ! comment peut-on être crédible après à la crèche où nous leur apprenons le contraire ! imaginez les enfants… j’ai l’impression que nous pataugeons dans la semoule ! tout ce que l'on essaye de transmettre aux enfants à la crèche est réduit à néant dans leur retour chez eux.

Mercredi 15 septembre : Aujourd’hui, nous avons préparé le chant pour le retour des anciennes responsables de la crèche.
Messe : lecture magnifique et connue en général de tous, de St Paul Apôtre aux Corintiens 12, 31-13,13
« Frère, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.
J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la Foi jusqu’à transporter les montagnes, qu’il me manque l’amour je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me brûler vif, s’il me manque l’amour, cela me sert à rien.
L’Amour prend patience : l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas ; ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Un jour les prophéties disparaitront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaitra. En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel disparaitra. ? Quand j’étais enfants, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis homme, j’ai fais disparaître ce qui faisait de moi un enfant. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement ma connaissance est partielle mais ce jour là, je connaitrai vraiment, comme Dieu m’a connu. Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. »
Ce texte est magnifique et en même temps après la lecture je ne peux que me regarder, regarder ma vie présente en essayant de faire de mon mieux pour aimer les personnes que je côtoie au quotidien, les enfants de la crèche, les personnes que je rencontre, ma famille, mes amis ici et en France. Essayer de faire un point en vérité sur soi pour les autres.

Jeudi 16 septembre : arrivée des filles du noviciat. Sr Johanna, Eliete qui prendra l’habit dans quelques semaines, Marianha et Elinita qui était en mission 1 an et demi en Suisse. Les enfants étaient ravis de les apercevoir et leur chanter ce qu’ils avaient travaillé la veille.

Samedi 17 : Nous avions décidé avec Paula de sortir. J’avais quelques achats à faire pour la vie de tous les jours ! ça fait du bien de sortir, découvrir des situations insolites, sentir les odeurs, prendre le bus, voir la mer, avoir l’impression qu’on est d’ici.

Dimanche 18 : Nous avons eu la messe à 11H30. Le neveu de Paula est né dans la nuit, j'ai donc accompagné Paula à la maternité. Trop mignon ! premier nourrisson brésilien que je vois et première maternité dans laquelle je rentre !

le soir après le diner nous avons eu un temps fraternel, génial ! Jeux de société, uno, petits chevaux, rumicube, jeux de dames, nous sommes couchés tard mais ça en valait la peine !

Lundi 19 : Elinita m’a proposé de passer la journée avec elle ! Super sympa ! j’ai rencontré une de ces sœurs. Elle m’a fait découvrir des quartiers de Salvador que je connaissais peu !
Le soir, une réunion de Talita était prévu pour partager sur les deux semaines passées en l’absence du frère. J’ai parlé de mon désir et mon incompréhension que l’équipe me mets de coté sur les décisions ou de ce qui se fait pour la crèche. Mon orgueil en a pris un coup ! aie aie ! ça fait mal ! je suis là pour aider dans un temps déterminé, je ne suis pas responsable.

Mardi 20 : Ce matin, je me suis réveillée encore énervée de la réunion de la veille mais je me suis rappelée de la petite Thérèse qui faisait des choses ordinaires avec un amour extraordinaire. En conclusion, il faut que je me concentre sur ce qu’on me donne à faire et le faire de mon mieux. et non pas sur ce que je voudrais faire.
22 enfants : je suis restée seule avec les petits, ils étaient 10 ! Mauricio était là ainsi qu’un autre garçon, André. Autant j’aime beaucoup Mauricio même si on a du mal à le canaliser autant André est pour moi plus difficile, il est capricieux et demande ou pas ce qu’il veut en multipliant les petits noms enjoleurs ! Par exemple : Oh ! Tia, eu te amo, por favor me dê um brinquedo » (oh ! tia, je t’aime, s’il te plait donne moi un jouet ) alors que c’est le moment de faire les devoirs ! Je préfère les enfants qui s’expriment d’une manière franche et directe. Deux françaises sont arrivées pour quelques jours. Après avoir donné 1 an à Point Cœur, l’une dans les quartiers pauvres de Roumanie proche de Bucarest et l’autre dans une favela de Salvador, elles repartent pour 1 an d’aventure ! Cette fois-ci pour faire le tour de l’Amérique latine, visiter des ONG, aller à la rencontre des personnes qui essaient de changer le monde à leur manière !! Un magnifique programme qui me parle beaucoup et me donne des envies dans 2 ou 3 ans…

Mercredi 21 : 7 enfants, j’avais espéré qu’il y en ait moins aujourd'hui car je ne me sentais pas la force physique pour en affronter 10 toute seule comme la veille ! Une après-midi horrible, je n’ai pas arrêté de crier et de courir après les uns et les autres. Bref André a réussi à jeter les tongs de Mauricio et de Tiago dans le champs d’à côté où l’herbe est assez haute, c’était la bagarre générale ! J’ai donc pris André et je l’ai laissé dans la salle avec le frère. Et ensuite c’était un peu plus calme !

Jeudi 22 : Ce matin en me levant j’étais encore plus épuisée qu’hier au soir en me couchant à 21H ! 15jours de fatigue intense, il faut que je me repose. C’est important pour limiter les répercutions sur les enfants ! Je suis tout de même montée laver les salles et préparée les activités. J'espérais que Véréna nous rejoindrait l'après midi. Le frère a dit aux enfants que j’étais malade et que s'ils criaient trop, j’allais tomber et mourir ! les pauvres choux, ils y ont cru alors ils étaient tout gentils ensuite lorsque Véréna est arrivée, le frère m’a proposé de partir me reposer. J’ai donc préparé le gouter puis je suis rentrée. En rentrant dans ma chambre, je me suis écroulée sur le lit et j’ai dormi 1 heure sans problème !

Vendredi 23 : Le printemps est là et la chaleur se fait sentir. Les enfants ont plus chaud et ont besoin de boire, bref j’ai passé l’après-midi de la salle à la cuisine, de la cuisine à la salle. Heureusement Daiane est restée avec moi. Nous avons passé l’après-midi à couper les ongles des pieds et des mains des enfants, ils en avaient bien besoin. Nous prévoyons de le faire plus souvent, et également de leur entretenir les cheveux.

Samedi 24 : Aujourd’hui c’est les 20 ans de la fondation de Point Cœur, il y avait une grande fête à la fazenda. J'ai retrouvé les habitués et j'ai fait la connaissance de nouveaux volontaires arrivés depuis peu ! de retour à la communauté, j’avais rendez-vous avec Sr Madalena pour l’accompagnement. J’ai pu lui faire part des différentes difficultés que j’avais eu avec les enfants ces dernières semaines. Puis, il y a eu les vêpres de la Résurrection, un temps de prière où l’on se remémore la joie de la Résurrection de Jésus Christ. Ensuite nous avons partagé un diner festif, un vrai diner, avec des plats que nous ne mangeons pas durant la semaine ! Eh oui ! Nous sommes dans la grâce de la Résurrection comme toujours après les vêpres du samedi. C'est la joie !

Dimanche 25 : La journée est passée très vite, nous avons eu la messe à 8H du matin ensuite le petite déjeuner. J’ai aidé à mettre la table, j’aime beaucoup ce service ! ça a pris pas mal de temps d'ailleurs ! Le soir, Soeur Claire est arrivée tout droit de Belgique pour un mois. Ma famille avait fait transférer en Belgique un paquet de livres pour moi, je suis heureuse, je vais pouvoir encore lire, lire, lire, lire !!!!!

Lundi 26 : Aujourd’hui journée de repos. Comme d’habitude j'en profite pour tout mettre à jour : lavage des vêtements, rédaction de l’article, réponse aux différents mails. J’ai commencé un nouveau livre sur Mére Téresa « une vie pour l’amour » . Ce soir Véréna m’a prévenu que demain elle resterait à l’université toute la journée donc je serais seule avec les petits !

Mardi 27 : Lorsque je suis arrivée cette après-midi dans la cuisine pour ranger le goûter, j’ai découvert avec surprise qu’il n’y avait plus de gazinière et le petit réfrigérateur avait disparu. Je suis donc sortie de la cuisine à la rencontre de Daiane pour lui partager ma surprise. A ce moment là, le frère est arrivé et m'a raconté que samedi, lorsque j’étais à la fazenda, il était monté à la crèche et avait trouvé une fenêtre de la cuisine ouverte ; le réfrigérateur avait disparu !! il est donc allé chercher de l'aide pour retirer la cuisinière de peur que les visiteurs ne reviennent la chercher. Alors que je commençais à préparer le goûter, j'ai constaté que les cuillères en plastique avaient aussi disparu ! Par contre, les biscuits et les assiettes étaient encore dans les placards ! ils n’ont pas dû prendre le temps d’ouvrir les armoires. Avant de monter à la crèche, j’avais pris un temps de prière dans la chapelle de la Vierge Marie pour qu’elle m’aide cette après-midi, qu’elle me donne la patience, l’écoute, l’autorité et l’amour, et qu’elle m’apprenne à éduquer ces enfants difficiles. André et Raphael n’étaient pas là, donc c’était plutôt calme ! Bien sûr il y a eu les indispensables bagarres et les lancés de crayons, et de tongs ! Ils étaient 8 sachant que Carolina et Mealane qui normalement sont avec Daiane ont préféré rester avec moi pour que je prenne le temps de leurs expliquer le devoir à faire !! Alors que Daiane n’en avait que 3… mais ça ne m’a pas dérangé ; parfois les enfants sont plus attentifs lorsque ils choisissent la Tia!

Mercredi 28 : Cette après-midi, je suis restée avec les ados filles, c’était chouette de les voir car depuis plusieurs jours, je n’étais pas avec elles. Le frère a accepté que je rester puisque soeur Joana m'a remplacé à la crèche. Quelques ados sont venus, nous avons fais un temps de lectio divina extrait du livre de l'Ecclésiastique 11.9-10 : « Réjouis- toi jeune homme, dans ta jeunesse. Sois heureux aux jours de ton adolescence, suis les voies de ton cœur et la vision de tes yeux, mais sache que sur tout cela Dieu te fera venir au jugement. Eloigne ton cœur le chagrin, écarte de ta chair la souffrance, mais la jeunesse et l’âge des cheveux noirs sont vanité »
Nous les avons laissé lire ce texte chacune de leur côté et nous leur avons posé trois questions :

Quel est le message de Dieu pour moi dans ce passage ?
Comment le mettre en pratique ?
Quelles sont les promesses de Dieu pour moi ?
Après nous avons pris un temps de partage et de réflexion avec elles, à partir de leurs réponses aux questions. Comme il restait du temps, nous avons joué au UNO. C’était une après-midi très sympa et beaucoup plus reposante qu'à la crêche. Au retour, après avoir pris ma douche froide, j’ai ressenti comme un manque, comme si j’avais oublié de faire quelque chose. Après un temps de réflexion, j'ai compris que c’était tout simplement les enfants que je n’avais pas vu aujourd’hui.

Jeudi 29 : Après-midi difficile mais j’étais contente de retrouver l’ambiance de la crèche qui m’avait manqué la veille au soir !

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