Bonjour tout le monde,
J espère que vous allez bien et que vous n'avez pas trop froid .... Quelques nouvelles toutes chaudes au pays du carnaval !!!
Lundi dernier après vous avoir écrit, je suis allée, accompagnée de Sarah, Bertyle et karen (une communautaire responsable du projet ados) visiter les ados dans leur famille pour les informer que dès mardi de 14h à 16h nous francaises donnerions des cours de français. Ce moment était très enrichissant ! Cela m'a permis de voir où les filles habitent de connaître leur famille et leur environnement...
Mardi matin, nous avons préparé notre première semaine de cours ... les idées ont fusé ; lier le concret à la théorie, leur apprendre à se présenter, présenter le projet, demander leur attente, leur apprendre le "Rejouis toi Marie", des chansons de la Communauté en francais qu'elles connaissent en brésilien, leur présenter les pays francophones, leur faire écouter de la musique française et la cuisine ...
La conclusion des premiers cours a été difficile!!! impossible de faire tenir 10 filles assisent sur une chaise pendant 2h ! sachant que les filles viennent ou ne viennent pas tous les jours ! donc il faut recommencer ce qui a été fait la veille à celles qui n'étaient pas là !... le plus difficile, c'est de tenir en alerte leur attention pour qu'elles suivent et ne décident pas de se lever pour aller faire un tour et revenir ...
Jeudi après le cours, mon incompréhension était la plus totale. comment se passe l' école ? Pourquoi viennent-elles si ça ne les intéressent pas et qu'à la fin du cours en partant elles nous disent que c'était super ...
J'ai parlé de mes incompréhentions et de mon découragement à frère Joa Paulo et Soeur Theresa. Ils me répondirent ceci : l'école ne marche pas en fonction du niveau mais en fonction de l'âge des enfants. Ensuite l'école a lieu soit l'après midi, soit le matin et les profs ne sont pas régulièrement présent ... de plus les jeunes n'ont pas d'éducation, de règles ... Bien sûr je parle de l'école publique où vont tous les jeunes du quartier ! sans parler que, s'il y a besoin d'argent dans la famille, très vite les enfants et ados sont dans les rues ou sur les plages à vendre tout et n'importe quoi ! Alors imaginez une classe de 30 élèves avec un prof et nous 3 filles face à 10 ados!!! Après ce moment d'échange, nous avons décidé de changer notre manière de faire les cours : pas de concret et de theorie mais 2heures d'apprentissage par le jeux. jeux d'équipe et de rapidité .... Le resultat le lendemain a été très positif, elles étaient attentives et motivées durant les 2h!!
Mercredi commençait le carnaval dans tout le pays jusqu'au mercredi 16 ou17 février. Nous avons décidé de partir du samedi matin au mercredi. Nous avons retrouvé une amie de Sarah et Bertyle à Salvador, nous sommes allées le lendemain sur l'ile Itaparica avec elle ! c'était très sympa, on nous a proposé de rester sur l'ile jusqu'au lendemain mais nous n'avions pas envie de passer notre journée à la plage !!
Lundi nous voulions voir le carnaval de plus près mais la jeune fille chez qui nous passions les quelques jours, brésilienne jusqu'au bout des ongles avait très peur. Donc nous n'avons pas vu grand chose hormis les chars vides ... ! nous y sommes tout de même allées le lendemain 2h en début d'aprés-midi ; les meilleures heures pour passer inaperçues en tant qu'européennes ....Il faut savoir que le carnaval de Salvador reste celui du peuple de la rue. L'ambiance à Salvador reste à la participation et pas au spectacle. L'important est de "pular" sauter- danser. Le carnaval est réputé pour être dangereux, beaucoup de bagares, de violences, et de vols fréquents ! L air est irrespirable mais c'est vraiment à découvrir lorsqu'on est de passage à Salvador au moment du carnaval, l'ambiance est incroyable ....
Le folkore du bus : il faut savoir qu'à Salvador le métro est en construction depuis 10 ans et le train est quasiment inéxistant... le bus est donc le principal moyen de transport en commun ! Ici la priorité est aux véhicules ! Le folkore dans le bus que l'on soit assis ou debout, heure de pointe ou non, on est secoué comme dans une attraction "tonnerre de zeus" (avis aux amateurs..) ! Le bus roule très vite et prend les virages serrés et freine quand il en a envie, sans compter les dos d'âne sans amortisseur .... mélanger tout cela avec des personnes collées les unes contre les autres avec la chaleur, les odeurs et les gens sans gène !! ... on apprend à aimer le bus ...
Ici, les européens ne sont pas les bienvenus ; je l'ai senti plus d'une fois, notamment un matin un honmme est passé près de moi en me frappant sur le bras ... que dire ? la seule explication que j'ai, c'est ma couleur de peau ! je suis bien blanche comparée aux brésiliens avec les cheveux bien lisses ... on a beau vivre, manger, dormir, parler la même langue qu' eux, peu importe "t'es européen t'es riches !"
Un autre jour dans le bus : Je venais à peine de m'asseoir que monte une femme avec un garcon de 6 ans environ et deux filles plus petites. La femme frappa devant moi très violemment le petit garçon au visage à trois reprises. Le garcon me regardait et ne pleurait pas !... j avais la gorge serrée, j'avais l'impression d'être la seule à avoir vu cela .. ce qui m'a le plus surpris c'est de voir ce petit garcon ne pas se protéger, sans larme sans rien... un garçon qui a l'habitude ... cette scène s'est renouvellée d'une maniere différente le lendemain dans la rue. Un petit garçon du même âge environ se faisait fouetter par un collier du carnaval... collier en perle ... cette fois-ci le garçon partit en courant et pleurant suivi de la femme qui le frappait mais que faire ? que dire?? ignorer ??? tourner la tête ??
Nous sommes rentrées le mardi avec plein d'images et de souvenirs en tête à la Communaute qui avait vécu elle aussi de manière différente le carnaval.
La mission auprès des ados reprenant que le mardi suivant, nous sommes reparties samedi matin pour une autre aventure ... la fazenda - Ferme de Point Coeur !
Arrivées à l'arrêt de bus à 15 minutes de la fazenda en voiture, personne ne pouvait venait venir nous chercher ! ce qui vaut à pied à plus d'une heure en plein soleil du Brésil à midi ! Nous avons donc décider d'aller au village demander aux commerçants si des personnes pouvaient nous enmener en voiture. Après une demie heure, deux jeunes gars sont arrivés avec leur "pick up". Sensation réussie sur les chemins non goudronnés ! du vrai 4x4!!
Dans ce lieu, Point-Coeur accueille des jeunes de tous âges, de quelques heures après leur naissance jusqu'à l'adolescence. Ces jeunes ont une histoire très difficile. La ferme est organisée comme un petit village où tout en haut trône l'Eglise avec à peu près 10 maisons. la plupart des volontaires sont jeunes, des couples, prêtres, religieuses, les volontaires sont répartis dans chaque maison avec les jeunes dans un esprit de famille. Ce week-end là, j ai rencontré un couple de volontaires permanents français. Nous avons beaucoup parlé de Point Coeur mais également du Brésil ; Notamment de la violence qui règne à Salvador, les favelas et la corruption... La violence est omni-présente dans Salvador je le savais déjà mais je n'imaginais pas autant ! Les bracages armés sont réguliers, plusieurs se sont fait braquer, d'autres ont vu des personnes se faire abattre sous leurs yeux! Il ne fait pas toujours bon vivre à Salvador. Si vous voulez avoir une idée sur le "nettoyage" des favelas et la corruption aller voir le film sorti il y a plusieurs années intitulé "troupe d'élite". Ce film est basé sur des témoignages et faits réels. C'est un film très violent mais c'est la rálité du Brésil! Pour ma part, je ne l'ai pas encore vu mais cela ne serait tardé !!Ce week-end était très enrichissant et également la preuve vivante que des jeunes même ayant eu une histoire très difficile, mais qui se sentent entourés, aimés, et protégés, et qui vivent dans un cadre avec des règles, et qui reçoivent une éducation sont totalement transformés. Ils peuvent même avoir l'espoir de s'en sortir !! la différence entre les jeunes du quartier où la Communauté est implantée, est impressionnante ; ils connaissent déjà tout de la vie à 12 ans ...
Après ces deux jours, nous sommes rentrées à la Communauté le lundi après midi.
J espère que vous allez bien et que vous n'avez pas trop froid .... Quelques nouvelles toutes chaudes au pays du carnaval !!!
Lundi dernier après vous avoir écrit, je suis allée, accompagnée de Sarah, Bertyle et karen (une communautaire responsable du projet ados) visiter les ados dans leur famille pour les informer que dès mardi de 14h à 16h nous francaises donnerions des cours de français. Ce moment était très enrichissant ! Cela m'a permis de voir où les filles habitent de connaître leur famille et leur environnement...
Mardi matin, nous avons préparé notre première semaine de cours ... les idées ont fusé ; lier le concret à la théorie, leur apprendre à se présenter, présenter le projet, demander leur attente, leur apprendre le "Rejouis toi Marie", des chansons de la Communauté en francais qu'elles connaissent en brésilien, leur présenter les pays francophones, leur faire écouter de la musique française et la cuisine ...
La conclusion des premiers cours a été difficile!!! impossible de faire tenir 10 filles assisent sur une chaise pendant 2h ! sachant que les filles viennent ou ne viennent pas tous les jours ! donc il faut recommencer ce qui a été fait la veille à celles qui n'étaient pas là !... le plus difficile, c'est de tenir en alerte leur attention pour qu'elles suivent et ne décident pas de se lever pour aller faire un tour et revenir ...
Jeudi après le cours, mon incompréhension était la plus totale. comment se passe l' école ? Pourquoi viennent-elles si ça ne les intéressent pas et qu'à la fin du cours en partant elles nous disent que c'était super ...J'ai parlé de mes incompréhentions et de mon découragement à frère Joa Paulo et Soeur Theresa. Ils me répondirent ceci : l'école ne marche pas en fonction du niveau mais en fonction de l'âge des enfants. Ensuite l'école a lieu soit l'après midi, soit le matin et les profs ne sont pas régulièrement présent ... de plus les jeunes n'ont pas d'éducation, de règles ... Bien sûr je parle de l'école publique où vont tous les jeunes du quartier ! sans parler que, s'il y a besoin d'argent dans la famille, très vite les enfants et ados sont dans les rues ou sur les plages à vendre tout et n'importe quoi ! Alors imaginez une classe de 30 élèves avec un prof et nous 3 filles face à 10 ados!!! Après ce moment d'échange, nous avons décidé de changer notre manière de faire les cours : pas de concret et de theorie mais 2heures d'apprentissage par le jeux. jeux d'équipe et de rapidité .... Le resultat le lendemain a été très positif, elles étaient attentives et motivées durant les 2h!!
Mercredi commençait le carnaval dans tout le pays jusqu'au mercredi 16 ou17 février. Nous avons décidé de partir du samedi matin au mercredi. Nous avons retrouvé une amie de Sarah et Bertyle à Salvador, nous sommes allées le lendemain sur l'ile Itaparica avec elle ! c'était très sympa, on nous a proposé de rester sur l'ile jusqu'au lendemain mais nous n'avions pas envie de passer notre journée à la plage !!Lundi nous voulions voir le carnaval de plus près mais la jeune fille chez qui nous passions les quelques jours, brésilienne jusqu'au bout des ongles avait très peur. Donc nous n'avons pas vu grand chose hormis les chars vides ... ! nous y sommes tout de même allées le lendemain 2h en début d'aprés-midi ; les meilleures heures pour passer inaperçues en tant qu'européennes ....Il faut savoir que le carnaval de Salvador reste celui du peuple de la rue. L'ambiance à Salvador reste à la participation et pas au spectacle. L'important est de "pular" sauter- danser. Le carnaval est réputé pour être dangereux, beaucoup de bagares, de violences, et de vols fréquents ! L air est irrespirable mais c'est vraiment à découvrir lorsqu'on est de passage à Salvador au moment du carnaval, l'ambiance est incroyable ....
Le folkore du bus : il faut savoir qu'à Salvador le métro est en construction depuis 10 ans et le train est quasiment inéxistant... le bus est donc le principal moyen de transport en commun ! Ici la priorité est aux véhicules ! Le folkore dans le bus que l'on soit assis ou debout, heure de pointe ou non, on est secoué comme dans une attraction "tonnerre de zeus" (avis aux amateurs..) ! Le bus roule très vite et prend les virages serrés et freine quand il en a envie, sans compter les dos d'âne sans amortisseur .... mélanger tout cela avec des personnes collées les unes contre les autres avec la chaleur, les odeurs et les gens sans gène !! ... on apprend à aimer le bus ...
Ici, les européens ne sont pas les bienvenus ; je l'ai senti plus d'une fois, notamment un matin un honmme est passé près de moi en me frappant sur le bras ... que dire ? la seule explication que j'ai, c'est ma couleur de peau ! je suis bien blanche comparée aux brésiliens avec les cheveux bien lisses ... on a beau vivre, manger, dormir, parler la même langue qu' eux, peu importe "t'es européen t'es riches !"
Un autre jour dans le bus : Je venais à peine de m'asseoir que monte une femme avec un garcon de 6 ans environ et deux filles plus petites. La femme frappa devant moi très violemment le petit garçon au visage à trois reprises. Le garcon me regardait et ne pleurait pas !... j avais la gorge serrée, j'avais l'impression d'être la seule à avoir vu cela .. ce qui m'a le plus surpris c'est de voir ce petit garcon ne pas se protéger, sans larme sans rien... un garçon qui a l'habitude ... cette scène s'est renouvellée d'une maniere différente le lendemain dans la rue. Un petit garçon du même âge environ se faisait fouetter par un collier du carnaval... collier en perle ... cette fois-ci le garçon partit en courant et pleurant suivi de la femme qui le frappait mais que faire ? que dire?? ignorer ??? tourner la tête ??
Nous sommes rentrées le mardi avec plein d'images et de souvenirs en tête à la Communaute qui avait vécu elle aussi de manière différente le carnaval.
La mission auprès des ados reprenant que le mardi suivant, nous sommes reparties samedi matin pour une autre aventure ... la fazenda - Ferme de Point Coeur !
Arrivées à l'arrêt de bus à 15 minutes de la fazenda en voiture, personne ne pouvait venait venir nous chercher ! ce qui vaut à pied à plus d'une heure en plein soleil du Brésil à midi ! Nous avons donc décider d'aller au village demander aux commerçants si des personnes pouvaient nous enmener en voiture. Après une demie heure, deux jeunes gars sont arrivés avec leur "pick up". Sensation réussie sur les chemins non goudronnés ! du vrai 4x4!!
Dans ce lieu, Point-Coeur accueille des jeunes de tous âges, de quelques heures après leur naissance jusqu'à l'adolescence. Ces jeunes ont une histoire très difficile. La ferme est organisée comme un petit village où tout en haut trône l'Eglise avec à peu près 10 maisons. la plupart des volontaires sont jeunes, des couples, prêtres, religieuses, les volontaires sont répartis dans chaque maison avec les jeunes dans un esprit de famille. Ce week-end là, j ai rencontré un couple de volontaires permanents français. Nous avons beaucoup parlé de Point Coeur mais également du Brésil ; Notamment de la violence qui règne à Salvador, les favelas et la corruption... La violence est omni-présente dans Salvador je le savais déjà mais je n'imaginais pas autant ! Les bracages armés sont réguliers, plusieurs se sont fait braquer, d'autres ont vu des personnes se faire abattre sous leurs yeux! Il ne fait pas toujours bon vivre à Salvador. Si vous voulez avoir une idée sur le "nettoyage" des favelas et la corruption aller voir le film sorti il y a plusieurs années intitulé "troupe d'élite". Ce film est basé sur des témoignages et faits réels. C'est un film très violent mais c'est la rálité du Brésil! Pour ma part, je ne l'ai pas encore vu mais cela ne serait tardé !!Ce week-end était très enrichissant et également la preuve vivante que des jeunes même ayant eu une histoire très difficile, mais qui se sentent entourés, aimés, et protégés, et qui vivent dans un cadre avec des règles, et qui reçoivent une éducation sont totalement transformés. Ils peuvent même avoir l'espoir de s'en sortir !! la différence entre les jeunes du quartier où la Communauté est implantée, est impressionnante ; ils connaissent déjà tout de la vie à 12 ans ...
Après ces deux jours, nous sommes rentrées à la Communauté le lundi après midi.
chere Aurélie,
RépondreSupprimerbravo pour ce long témoignage! Il en faut du courage et de la persévérance avec les ados...
merci pour ces belles images que je montrerai aux filles.
bon courage et union de prières,
amitiés,
les Louvel